Le cantique du rasta de Sharon Paul / Atelier des nomades (2021)
Sharon Paul a publié son premier roman en 2021. À seulement 29 ans, la jeune auteure a été récompensée par le Prix Indianocéanie. Elle incarne la nouvelle scène littéraire mauricienne avec élégance. À sa façon, Sharon a souhaité rendre hommage à Kaya, icône ultime du seggae mauricien.
Après avoir durant longtemps écouté ses titres les plus connus, Sharon a commencé à creuser dans la discographie du musicien. Elle a alors été profondément touchée par la portée philosophique des textes de Kaya. Le but n’était pourtant pas d’écrire une biographie mais bien un roman de fiction. Ainsi dans Le cantique du rasta, on va suivre le parcours du personnage de Nas de ses débuts prometteurs jusqu’à sa disparition prématurée. Les chansons de Kaya ont marqué toute une génération de mauriciens et font partie du patrimoine culturel de notre île. Agée de 7 ans seulement à l’époque de la mort de l’artiste, Sharon parvient pourtant à nous replonger dans les années Kaya avec précision.
Le cantique du rasta est une œuvre qui se lit d’une traite. L’écriture est directe, rythmée et sans fioriture. Il n’y a aucun mot en trop. En lisant le roman, on a l’impression que tout est millimétré, façonné telle une sculpture où rien ne doit dépasser. L’influence d’un certain Albert Camus semble alors évidente. On peut aussi penser aux plus récentes publications de Nathacha Appanah qui se distinguent par leur concision. Un roman fort qui laisse présager un bel avenir pour Sharon Paul.
Lecture d’un extrait de Le cantique du rasta par Reza D.
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